L'art de savoir faire une pause : comment, quand et pourquoi se reposer

Il existe un moment – peut-être le connaissez-vous bien – où vous êtes assis devant votre ordinateur, l'écran brille, le curseur clignote, le café a refroidi, et vous… vous ne vous souvenez plus vraiment de ce que vous avez à faire. Votre dos appelle à l’aide, vos yeux réclament un peu de verdure, et votre esprit aspire au calme. Ce n’est ni de la paresse, ni un hasard. C’est simplement le signal qu’il est temps de faire une pause. Non pas pour faire défiler Instagram, mais pour se reposer véritablement. Parce que faire une pause, ce n’est pas un caprice, c’est une nécessité.

Pourquoi travailler sans arrêt n’a aucun sens

Faire des pauses n’est pas un signe de fainéantise. C’est même le contraire : ignorer ses besoins de repos est souvent la preuve d’une mauvaise gestion de son énergie. L’attention fonctionne comme une batterie : elle s’épuise, parfois plus vite qu’on ne le pense. En psychologie, ce phénomène porte le nom de vigilance decrement – la diminution de la vigilance lors d’une concentration prolongée. Une courte pause brise cette baisse et permet de revenir au travail avec une batterie rechargée.

Pendant cette pause, le cerveau quitte le « mode concentration » pour entrer dans un état plus détendu, plus ouvert, plus propice à la créativité. C’est souvent quand on arrête de chercher des idées qu’elles viennent naturellement. De plus, les pauses réduisent la fatigue décisionnelle et permettent de trouver des solutions plus efficaces aux petits problèmes du quotidien.

Ne pas se reposer, c’est s’exposer à la surchauffe mentale. Travailler sans répit installe un stress chronique qui nuit à la qualité du travail, mais aussi à celle de la vie : baisse de concentration, perte de créativité, tensions dans les relations, problèmes de santé…

Et ce n’est pas tout : un travail assis, sans pause, augmente les risques de diabète de type 2, de maladies cardiovasculaires, et d’obésité. Un bureau réglable en hauteur peut vous aider à alterner les positions assis/debout — mais ce n’est pas une excuse pour éviter de bouger. Les pauses pour se dégourdir les jambes restent indispensables.

Planifier ses pauses avec intelligence

En musique, un silence compte autant qu’une note. Il structure le rythme. Il en va de même pour les pauses au travail : elles doivent faire partie intégrante de votre emploi du temps. Une méthode efficace à découvrir : le système 3M.

• micro-pauses : 5 à 10 minutes après chaque heure de travail – quitter l’écran, s’étirer, boire un verre d’eau ;
• meso-pauses : 1 à 2 heures par semaine rien que pour soi – une balade, un moment bien-être, un loisir… ce que tu veux, tant que ça te fait du bien ;
• macro-pauses : une fois par mois — un jour ou un week-end complet sans ordi, sans mails, sans « à faire », sans penser au boulot – un vrai redémarrage.

En savoir plus sur le système de pauses 3M.

Une autre alternative : la technique Pomodoro, qui consiste à travailler par cycles de 25 minutes, entrecoupés de pauses de 5 minutes.

Dans tous les cas, prévois au moins une pause plus longue par jour — entre 15 et 30 minutes pour déjeuner, marcher un peu ou discuter avec des collègues. Si votre rythme est flexible et votre travail créatif, une pause de 1 à 3 heures dans la journée peut même être idéale. Et si vous êtes en plein « flow », inutile de se forcer à faire une pause programmée : terminez ce que vous faites, puis accordez-vous un vrai moment de repos, ou terminez votre journée un peu plus tôt.

Que faire pendant la pause, et quoi éviter ?

Planifier des pauses enrichissantes ne se limite pas à les intégrer dans l’emploi du temps quotidien ou hebdomadaire. Il est également utile de définir à l’avance ce que vous ferez durant ce temps libre, même si ce n’est que 5 minutes. Et non, il ne s’agit pas de planifier minutieusement chaque activité, mais plutôt de préciser ce qui vaut la peine d’être fait et ce qu’il faut éviter pour que la pause reste réellement relaxante – un moment de détente à 100%.

Un corps reposé ne craint pas les défis. Un esprit apaisé crée mieux. Faire des pauses, c’est l’un des rituels les plus précieux qu’on puisse s’offrir — une preuve d’attention envers soi-même. À l’ère de l’hyperconnexion, il est bon de se rappeler, de temps à autre, qu’on est humain. Ou peut-être avez-vous parfois l’impression d’être une machine ? Sachez que même les machines ont leur temps d’arrêt.